J'ai sans doute voulu dire qu'on pouvait s'illimiter.

Publié le par PB

J'ai sans doute voulu dire qu'on pouvait s'illimiter. Se transformer en oiseaux mythiques. Voler et habiter les nuages. N'etre que la proie du temps sur la proue du navire. Regarder les vagues passer. Errer, errer, errer encore. Vagabonder sur la mer et le long des côtes. Regarder le littoral s'effondrer. Il y a comme un désastre tranquille que l'on observe de loin. Tu ne vois rien venir, mais dans ma poitrine je le sens. Comme un sentiment de ruine. Un effondrement lent...

J'ai sans doute voulu dire qu'on pouvait se diviser. Se séparer en multiples entités. Une qui agit, deux qui regardent. Une qui se déplace dans la pénombre, deux qui cherchent la lumière.

Savons-nous, savons-nous où nous allons ? Je tisse le temps mais en arrière. Toutes choses sont à l'envers ! Avec qui, avec qui veux tu te multiplier ? Est-il possible de s'oublier ? Peut-on s'effacer ?

Je voudrais etre là. Entre ses bras là. Mais aussi, briller dans ses yeux-ci. Pourquoi, pourquoi c'est toi qui m'embrasses ?

Je sens le vent qui me cingle et l'eau qui gicle sous mes ailes. Je crois voler mais j'ai du mal à marcher.

J'ai sans doute voulu dire qu'on pouvait s'illimiter. Et ne jamais se noyer. Perdurer et continuer à voler. Mais vois-tu, vois-tu, j'ai du mal à marcher. Je crois que je vais glisser, là, avec le littoral m'effondrer.

 

 

Improvisation sur "Sans filet" de Louise Attaque, extrait de Comme on a dit.

Publié dans Humeurs libres

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